Je m’éloigne d’un temps
Cancre et lunaire
Où la nuit avait la couleur
D’étincelles pâles sur le Danube
D’une envie de marcher,
Pas enfoncés sur des reliefs
Arqués, courbes du non hasard
Digressions se confondant
Avec la conformité magyare
Je ne me reflète plus dans cette eau
Aux ombreuses nuances
Qui me renvoyait les envies délétères
D’amours passagères
Glaneuses d’émotions aux tristes sourires
Hommes aux peaux douces et sombres
Qui dérivaient sur ma paresseuse
Chevelure
Je n’aurais gardé de vous
Qu’une pincée disparate
De votre désir météorite
Si la chair de l’un de vous
N’avait à ce point absorbé l’intime
En scellant le souvenir
Dans l’irréductible feu d’artifice
Pluie éternelle
Que des milliers d’autres n’effacent
Ni sur les contours de la peau
Ni dans les angles reclus
De la mémoire
Je ne retiens plus ni ce soupir
Ni ce sourire
Qui se déposaient, désolés,
Sur les rives écumeuses de la perle
D’une dune mouvante et brisée
Qui sous mes pas, parfois encore, déferle