Lorsque,
les yeux de la nuit grands ouverts
L’irréelle cité
S’enveloppe de rideaux
Qui crissent sous le fer
Enfer de barreaux
Cerclant fenêtres, balcons, horizons intimes
Les regards épousent l’univers
Des lointains, hypnotisent l’absence
Rance,
Désertent le cercle ici dessiné
Les parfums des parcs
Effleurés d’ancestrales courbes
Recroquevillées
Dehors,
La main sur un profil
Démasqué, l’homme embrasse
Ses illusions, la nuit tombe
Pour le rassurer sur le fil
du monde
Insensiblement
Les débris du ciel
Autour de lui se sont éparpillés
et hachurent l’espace de béton
Désarmé, il tord sa vision
Hallucinations, exaspérations,
Soupirs…
Il longe alors la ruelle grisée
Par une foule
Refoulée au pas des portes
Geôles de la mort animalières
Zoo de torture fascinant l’estomac
De quoi s’empapilloter les pupilles
Tremper ses lèvres dans le sang frais
De l’oie dont la tête reluque
L’assiette autour de pétales de lotus
Cadavre exquisement fleuri
Se babinodélecter encore
Jusqu’à la lie
De vin de serpent
Exalter le présent
…
Plus tard
Une lumineuse fièvre
Le hantera de sa nudité
Gracieuse devant l’odieuse
Assemblée qui se dérobe
« Au milieu de quoi ? »
« Au milieu de quoi sommes nous ? »
s’écriera t-il au milieu
de la nuit, à l’heure où guette
Appens l’obscur
Sur son lit de fleurs
Marital
Il se dit au creux de
Ses bras, de son ombre
RAS du côté du SRAS
(Survie Respiratoire A Souhaiter)
Il hume et aspire et souffle
Un corps chaud
Chocolat aux écorces de miel
Pendant que
Sous les rouges lanternes
Un temps secret s’exhibe
dans les rues embuées
D’embouteillages rares
Que traversent les insomnies
La cire barbelée sur leurs visages
Ayant sorties les masques grimées
De froide beauté les enrôlées
Turlutapinent en fumant
Et frôlent l’anonyme proie sur le bitume
Qui encadrera la peur
Bleue de métylène sur l’oreiller blafard
Lorsque
Les yeux remplis de nuit
L’irréel a droit de cité
Tous, lentement
Battent le fer
S’enivrent des fleurs d’oranger
Absentes,
Et se remplissent d’oxydes
Asphyxie grise, grisante, grisaille
Des lendemains sans humeur,
La sécheresse de nos gorges
Contre la moiteur ambiante.
La froideur de nos cœurs
Contre la ville desséchée