La ligne sismographique creuse sa courbe sur l’aube bleue Là-bas, là-bas loin devant toi,
Sur un ciel nu de tout, Sur cette aube que tu ne vois pas
Encore
Ce n´est qu´une ligne entravant l´espace, une fine ligne noire raie de la masse
Aussi sombre qu´elle achève sous elle
Et tu ne vois pas, Non, cette ligne écho de la mienne
Qui se projette sur le fond bleuté de ce que je regarde, la voyant défiler impassible et accidentelle, la sentant vrombir au creux du pouls endormi
Qu´elle se déroule, qu’elle déambule ! Elle reste prisonnière de mon corps
Alors même qu’elle s’offre à l’horizon
Mâchant, hachurant, crachant sa rectitude
Et c´est à cette heure vide que les crocs de la solitude
Mordent l’air
Sec dans les branches
Et la chair de la montagne ronge
Mousseuse
Ses virginales forêts
Sous lesquelles tu fouilleras les plaines du cœur
Les salives de fraîcheur
Car sans la cascade
Comment comptes-tu conquérir
Le mouvement à venir ?